AUGUSTE RODIN (1840-1917) ÉTERNEL PRINTEMPS, SECOND ÉTAT, 4E RÉDUCTION DITE AUSSI ‘NO. 2’ Bronze de patine brun-vert nuancé Signée ‘A. Rodin’ (sur le côté droit) avec la marque du fondeur ‘Alexis Rudier/Fondeur/Paris’ (au dos de la terrasse) et le cachet en relief ‘A. Rodin’ (à l’intérieur) Groupe conçu en 1884 et transposé dans cette grandeur en 1898 Épreuve fondue en 1927 Bronze with green-brown patina; signed ‘A. Rodin’ (on the right side); with the foundry mark ‘Alexis Rudier/Fondeur/Paris.’ (at the back of the base); stamped with the raised signature ‘A. Rodin’ (on the inside) Conceived in 1884; this version referred to as «second état» executed in this size in 1898; this bronze version cast in 1927 24,7 X 32,3 X 18,5 CM - 9 3/4 X 12 3/4 X 7 1/4 IN.PROVENANCE Musée Rodin, Paris. Collection d’un gouverneur général de l’Afrique-Occidentale française et de l’Algérie en poste dans les années 1920-1930. Puis par descendance. Collection particulière, France. Acquis auprès de cette dernière par l’actuel propriétaire. Cette œuvre sera incluse sous le numéro 2020-6254B dans le catalogue critique de l’œuvre sculpté d’Auguste Rodin que prépare actuellement la galerie Brame & Lorenceau sous la direction de Monsieur Jérôme Le Blay. BIBLIOGRAPHIE Léon Maillard, Auguste Rodin, Statuaire, Henri Floury, Paris : 1899 (la version en marbre reproduite p. 121, fig. 16). Georges Grappe, Le Musée Rodin, Les Documents d’Art, Monaco : 1947 (une autre version reproduite pl. 56). Ionel Jianou et Cécile Goldscheider, Rodin, Arted, Paris : 1967 (une autre version reproduite pl. 56-57). John L. Tancock, The Sculpture of Auguste Rodin, The Collection of the Rodin Museum Philadelphia, David R. Godine, Philadelphie : 1976 (autres versions reproduites pp. 242-243 et 246, fig. 32-3 et 32-4). Albert E. Elsen, Rodin’s Art, The Rodin Collection of the Iris & B. Gerald Cantor Center for Visual Arts at Stanford University, Oxford University Press Inc, New York : 2003 (une autre épreuve illustrée pp. 494-495). Antoinette Le Normand-Romain, Rodin et le bronze, Catalogue des œuvres conservées au Musée Rodin, Réunion des musées nationaux-Musée Rodin, Paris : 2007, vol. I (une autre épreuve reproduite p. 334). Leo Steinberg, Other Criteria, Confrontations with Twentieth-Century Art, University of Chicago Press, Chicago : 2007 (la version en marbre reproduite p. 365). «Personne n’a su mieux que Rodin faire parler les corps ; mais son message est souvent tragique, et même les groupes qui respirent la passion comme Le Baiser n’expriment que rarement une véritable joie de vivre. Dans l’œuvre de l’artiste, L’Éternel Printemps occupe ainsi une place à part qui pourrait confirmer la date de 1884 donnée par Georges Grappe, la passion naissante que lui inspirait alors Camille Claudel portant Rodin vers cette image d’un lyrisme radieux dont l’idée lui serait cependant venue en écoutant la Deuxième Symphonie de Beethoven : ‘Dieu qu’il a dû souffrir pour écrire cela ! Et pourtant, c’est en l’entendant pour la première fois que j’ai vu L’Éternel Printemps, tel que je l’ai réalisé depuis’, confia-t-il bien plus tard à Jeanne Russell. En pleine possession de son métier, aidé par la jeunesse et la liberté de ses modèles, il traduit l’exaltation qui l’habite dans ce groupe à la composition très savante, bâtie sur un X, dont l’élégance des formes, mise en valeur par l’alanguissement des corps, et la délicatesse de l’étreinte firent l’une de ses œuvres les plus appréciées, y compris par la génération suivante : Duchamp-Villon n’hésita pas à en donner une transposition cubiste, en bas-relief, dans Les Amants de 1913 (Paris, musée national d’Art moderne). L’importance accordée à la vision frontale donne à penser que le groupe fut modelé pour La Porte de l’Enfer : une photographie de Charles Bodmer montre d’ailleurs le modèle original dans l’atelier de Rodin, devant le bâti de la Porte. À ce stade, la base n’existait pas, la terre ayant été montée directement sur une selle de travail. Mais la dissonance était trop forte entre ces amants heureux et l’univers tragique dont la Porte est le théâtre : Rodin décida donc de ne pas l’y maintenir, sinon par l’intermédiaire du torse de la jeune femme, le Torse d’Adèle, qui forme comme une agrafe liant l’encadrement architectural au tympan. Exclu de la Porte, le groupe entama une existence autonome […]» Antoinette Le Normand-Romain avec la collaboration d’Hélène Marraud et de Diane Tytgat, Rodin et le bronze, Catalogue des œuvres conservées au musée Rodin, I, Musée Rodin-Éditions de la Réunion des Musées nationaux, Paris : 2007, p. 335. «Les vingt ans qui s’écoulent entre le début des travaux de la Porte de l’Enfer en 1880 et la grande exposition Rodin de 1900 sont les plus prolifiques de la carrière du sculpteur. Il mène de front plusieurs commandes officielles et accumule dans son atelier ébauches et maquettes qui sont le fruit de ses recherches spontanées, en dehors du cadre de toute commande précise. Parmi ses sources d’inspiration, le couple est pour lui un thème inépuisable. Sous le couvert de titres puisés dans la mythologie, la légende ou la littérature, la représentation de couples amoureux lui permet d’exprimer toutes les nuances de la tendresse, de la passion et de la sensualité et de fixer, dans des formes où l’élégance s’allie à l’audace, ses propres émotions érotiques. […] L’Éternel Printemps se rattache au cycle du Baiser, issu de la même inspiration. Comme de nombreuses autres œuvres, il a connu diverses appellations avant son titre définitif : Zéphire et la terre, Jeunesse, L’Idéal. […] Le célèbre écrivain anglais Robert Louis Stevenson, auteur de L’Île au Trésor, [en] possédait une épreuve dès 1884. On en connaît aussi plusieurs versions en marbre (Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek ; Leningrad, Ermitage ; Budapest, Musée des Beaux-Arts ; Buenos Aires, Musée des Arts Décoratifs ; New York, Metropolitan Museum, entre autres). Le sujet a servi au graveur Bracquemond pour illustrer un poème de Victor Hugo dans l’Édition Nationale.» Rodin, Catalogue d’exposition, Martigny, Fondation Pierre Gianadda, 12 mai-7 octobre 1984, Martigny : 1984, pp. 110-111.
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